Le jeune Aventin était, en cette fin du VIII ème siècle de notre ère, pâtre au village de Sainte-Marie, en vallée de Larboust. Confronté à la domination des Maures et aux tentatives de prosélytisme de l’islam, le jeune chrétien, qui vivait en ermite dans le val d’Astos, prit son bâton d’apôtre et se mit à porter la bonne parole à travers le haut Comminges. Traqué par les Maures qui avaient, à juste titre, pris ombrage de sa volubilité évangéliste, le jeune Aventin se retrouva acculé, aux environs de la tour de Castel-Blancat, au bord de l’abîme. Sûr de sa bonne étoile, le saint homme en devenir s’élança et retomba, après un bond miraculeux, quelque deux cent mètres plus bas, sur une pierre qui porte depuis la trace de son pied. Après l’avoir rattrapé, ses poursuivants trouvèrent plus sûr de décapiter Aventin. A peine fut-il supplicié que le jeune pâtre prît sa tête dans ses mains et s’en fut trépasser à l’endroit précis qui avait vu son atterrissage depuis les hauteurs de Castel-Blancat. Inhumé sur place, Aventin tomba dans l’oubli.
Tout en serait resté là sans l’obstination d’un taureau qui, trois siècles plus tard, grattait fiévreusement le sol de son sabot. Intrigués, les gens du village de Sainte-Marie, découvrirent, ensevelis à l’endroit que le destin leur indiquait, les restes d’un corps avec la tête détachée du tronc. L’évêque de Saint-Bertrand de Comminges fut alerté, les restes authentifiés : c’était bien ceux du jeune pâtre qui avait défié les Maures et l’avait payé de sa vie. La dépouille, miraculeusement conservée, fut chargée sur un charroi, et les boeufs allèrent d’eux-mêmes jusqu’au village de Sainte-Marie. On décida de la construction d’une église à l’endroit où ils s’étaient arrêtés. C’est depuis ce jour béni du XI ème siècle que Sainte-Marie s’appelle Saint-Aventin, en hommage à l’apostolat de l’un de ses enfants décapité pour sa foi et sa ferveur.